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L'impossible est possible
NOCES DE JOIE
Nouvelle création de la Compagnie Interface.
Inspirée par deux éléments historiques, amenés ici dans notre réalité contemporaine.
Inspirés par le travail de Shakespeare, toujours dans cette vision double entre l’aspiration collective et individuelle. Une écriture complexe dans un univers élisabéthain où la liberté de parole n’est pas une qualité première. Shakespeare utilise le subterfuge du spectacle pour exposer ses idées, il se noie dans les idées de l’époque sans jamais prendre réellement parti, afin de ne pouvoir être condamné par le système en place. Notre travail traite de manière contemporaine de cette vision shakespearienne de l’art.
Inspirés également par les écrits relatant la famine de 1518 à Strasbourg, qui a entraîné toute une partie de la population à danser jusqu’à la mort.
Le spectacle ne traitera pas spécifiquement de cet événement, mais bien de la notion de famine et du rôle du corps au sens large.
La famine dont nous parlons n’est plus seulement une privation de nourriture, mais pourrait aussi symboliser la faim de liberté, celle du sens de la vie, celle de la sexualité.
La danse symbolise le système contestataire que le gouvernement ne peut réprimer parce qu’il est sans mot, sans revendication formulée, il est juste le refus de vivre une réalité matérielle imposée, sans perspective. La danse comme recherche d’une autre dimension de la réalité, d’abord personnelle, puis collective.
D’un côté il y a le gouvernement, qui essaye de juguler le mouvement pour le bien même des gens qui se libèrent de la fatalité de la vie qui leur est imposée, parce que cette liberté peut entraîner la souffrance du corps et aller jusqu à la mort (ce monde du risque zéro où tout est sous contrôle pour le bien de tous). De l’autre côté, la danse, qui libère l’être, qui permet de s’élever au-dessus de la réalité quotidienne, qui relie l’être à l’univers sans aucun intermédiaire et qui enlève toute possibilité de contrôler et de condamner ce choix de vie, car rien n’est dit, tout est vécu (comme dans l’apparition de la pantomime en Bulgarie à l’époque du communisme). Sans mots, pas de possibilité de condamner. La danse devient ainsi dans le spectacle le symbole de la révolte contre big brother. La révolte comme une transe où un danseur en entraîne un autre, et ainsi de suite, jusqu’à ce que les mots et la raison perdent pied. Où le vivant devient plus fort que le réel.
Pourtant, nous ne voulons pas créer un spectacle critique à proprement parler, mais juste proposer la mise en abîme de deux systèmes de pensée. Celui qui s’intéresse au bonheur de tous, et celui qui s’intéresse au bonheur de chacun. Celui qui se bat contre la mort, et celui qui se bat pour la vie! L’instrument du premier système sera le mot, celui du deuxième le corps.
La musique, elle, sera l’univers de l’impalpable, cette énergie vitale qui permet aux mots d’exister et au corps de bouger! Nous nous réjouissons de de traiter de la transe et du tout possible qu’elle engendre, la perte de contrôle de la tête! De l’instant où le jugement disparaît !
De manière détournée, ce spectacle traite des grand mouvements sociaux de notre temps (gilets jaunes, Chine, Liban, Chili, etc...).
Au final, à l’instar de la manière de faire de Shakespeare, nous poussons le spectateur à se positionner, ou tout au moins à se questionner.